Flying

A quoi bon lire Kant, Socrate ou Bouddha
quand un Northumbrian bagpipe,
Timpani ou une guitare électrique peut
nous faire entrevoir un autre monde...

 
 

Une étude britannique, publiée dans le Psychiatric Bulletin du 1er septembre 1997, laisse entendre que le Boléro de Ravel était le fruit d'un esprit déjà atteint d'une pathologie. Dr Eva Cybulska, auteur de l'étude, maintient que la célèbre mélodie répétée 18 fois sans changement au long de l'oeuvre démontre que le compositeur français était peut-être en train de succomber à la maladie d'Alzheimer.

Un psychiatre, basé dans le Kent, maintient que la persévération, l'obsession des mots et des gestes répétés, est l'un des symptômes les plus évidents de cette pathologie. En d'autres termes, la nature répétitive du thème principal de la partition serait symptomatique de la condition dégénérative dont le compositeur français commençait à souffrir en 1927 à l'âge de 52 ans. Il serait intéressant de lire les diagnostics du Dr Cybulska à l'écoute de la partie II de Hergest Ridge, le final de TB1 ou la totalité d'Incantations. Est-ce que la musique de ce dernier ne serait pas justement cela, une obsession transfigurée par l'art.

Geinoh
 
 
Ghost Bell
Enfanté dans la douleur...
 
Mike Oldfield 2003 1
1973, l'art du détournement...

Breakfast In Bed ?Fallait-il le rappeler, TB I fut accouché dans la douleur.
Mike : "J'avais très peu d'assurance, des problèmes avec ma famille...J'avais probablement fait une dépression nerveuse".
A l'époque, il noyait son introversion dans l'alcool.. Ces rapports avec Richard Branson était déjà conflictuels.
A l'écoute de la première démo, R. Branson fut déçu de ne pas y trouver de chansons et s'en plaignit... Mike se résigna, en torpillant malicieusement la partie (à l'origine instrumentale) de l"Homme des Caverne".
Mike : "J'ai bu la moitié d'une bouteille de whiskey Jameson (...) et j'ai crié de toutes mes forces pendant dix minutes lors de l'enregistrement de la chanson!" Genèse du premier F.U.C.K codé de Mike à Richard.
Le dernier point de désaccord fut le titre de l'album, R. Branson voulait un "Breakfast In Bed" et Mike un "Tubular Bells"... Mike fut intrangisant et nous lui en saurons toujours gré.
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...pour mieux renaître.
Photo d'un séminaire 2
Anniversary bells
mike oldfieldLu dans l'article du news.scotsman.com
"La nouvelle version de TB n'est plus le produit du jeune torturée d'il y a 30 ans mais de celui d'un homme des jours heureux"

Bonne nouvelle pour les fans de premières heures, Mike déclare qui'il reviendra à la musique celtique traditionnelle dans une interview donnée à Stephen Dalton le 13 mai 2003."
Oldfield claims that on future albums he is "more likely to go backwards, towards the old Celtic music". Toujours selon l'article du news.scotsman
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TB2003 sortira bien le 26 mai

kathryn tickellVu sur FNAC.FR:
À paraître le 26/5/20031 : Complete Tubular Bell CD album ( 4 volumes -Inclus DVD) ;

Tubular Bells 2003 Mike Oldfield CD album

Tubular bells 2003 Mike Oldfield CD album ( 2 volumes-Inclus DVD ) ;
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Et quelques invités...
 
Photo d'un séminaire 3
Joe Hisaishi
joe hisaishiDepuis le début des année 80, les oreilles japonaises et européennes vibrent désormais aux sons des soundtracks de Joe Hisaishi. Comme il le dit lui-même (interview HK n°5), il exprime deux parts de sa personnalités dans la musique : l'une est émotionnelle et humaniste et transparaît dans les BO de Miyazaki, l'autre est minimaliste et moderne est colle à perfection à l'univers filmique de Takeshi Kitano.

Heureux les fans, puisqu'enfin, l'excellente BO  de A Scène In the Sea sort en France parallèment à celle de Dolls.
Les tubulariens apprécieront surtout Island Song (magnifique de douceur) et Silent Love pour leur similitude à l'intro de TB.
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kathryn tickell
The Kathryn Tickell Band
Lors du festival de St Chartier, le 11/07/03, en France Kathryn Tickell , leader incontesté du Northumbrian bagpipe, donnera avec son groupe un concert.
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Loreena McKennit encore.
C'était un 31 mars 1993, au zenith...
Affiche concertL'entrefilet sur Loreena McKennit de Flying Start n°2 n'a pas manqué d'interpeler certains fans de la mailing list. Le saviez-vous, en effet ? Loreena McKennit avait joué en première partie du concert de M. Oldfield en 1993. Cette dernière joua en solo avec sa harpe quelques morceaux de son répertoire, 3 à Paris et 4 à Bruxelle entre autre.
Elle eut à supporter les huées de quelques fans trop impatients de voir la tête d'affiche, en l'occurence Mike Oldfield.
En mai 1998, à la salle Salle Pleyel à Paris, le destin redonna à Loreena les honneurs mérités, accompagné d'un groupe de solistes hors pairs, elle y donna un concert inoubliable qui fut compilé dans le double album , "Live In Paris And Toronto" incluant les morceaux de l'album "The Book Of Secrets". (Merci Vinz pour l'affiche)
Arrival
Rectificatif
La grosse bourde au sujet d'Arrival a vite été repérée par un membre de la mailing-list, Nicolas Delnatte. En effet, il n'y a jamais eu de single d'Arrival, dixième morceau de l'album du même nom. L'album Arrival a néammoins été un succès grâce aux singles suivants : "Dancing Queen" (un des plus gros succès de ABBA dans le monde et le plus gros succès d'ABBA aux USA),"Money Money Money", "Knowing Me Knowing You", n°1 au Royaume-Uni. Toujours selon Nicolas Delnatte, certains fans disent que "To Be free" de Tres Lunas est une redite de "Knowing Me Knowing You", d'autres enfin soupçonnent Mike d'avoir repris, pour l'intro de "Man in the Rain", "The Winner takes it all", un single d'ABBA qui date de 1980 environ.
Bienvenue dans le Tubular Time
Nous sommes le 31 octobre 1982 (CHAPITRE III)
Résumé des épisodes précédents : nous nous sommes attardés sur les reprises Arrival et Wonderful Land dont les buts premiers de la maison de production de Virgin étaient de toucher le public américain et nous avions fait le lien allégorique avec le Queen Elisabeth II qui avait relié par voie de mer le Royaume Uni et les Etats Unis. Nous avons enfin à travers le morceau Mirage souligné l'attitude minimaliste de Mike Oldfield. Un conseil de mélomane pour ce qui suit, mettez le casque sur les oreilles, choisissez le morceau n°7, vous voguerez avec QE2...
Attention, chef d'oeuvre, c'est le morceau le plus riche en mélodies de l'album, voici QE2

QE2 7'38
Ecrit par Mike Oldfield

Mike Oldfield est surtout connu pour avoir été multi-intrumentaliste. Peut-être que certains noms d'instruments vous ont rebuté, comme à moi d'ailleurs. A ce titre, j'ai pensé qu'il serait intéressant de vous montrer les instruments utilisés dans ce morceau afin de rendre compte du travail de composition de Mike en amont. De plus, ce catalogue d'images vous aidera à mieux visualiser la couleur et la texture de QE2.
Les instruments utilisés dans QE2

Premier mouvement (introduction par ajouts successifs d'instruments) durée 2'42:
Premier instrument : 2 synthétiseurs, mandoline (certainement jouée par Mike Oldfield et David Hentschel) 24'
Deuxième instrument : synthétiseur et mandoline (très légère), timpani (léger)46'
Troisième instrument : guitare électrique 1'10
Quatrièmement instrument : trompettes et basse 1'35
Cinquième instrument : batterie1'56
Sixième instrument : à chaque riff prolongé monté en aigu, percussions (tambourin, timpani, batterie)

Deuxième mouvement : batterie, tambourin, timpani, synthétiseur et guitare électrique ensemble, mélodie avec descente de clavier, thème répété 7 fois glissements de doigts sur les touches du  synthé qui termine le thème 3'36
Troisième mouvement (calme) : guitare et trompette seules, synthétiseurs sur la fin 4'00
Quatrième mouvement (et ça repart) : percussions, son sirène synthé, descente de manche à la guitare électrique 4'37
Cinquième mouvement : batterie, synthétiseur (son flûte), gros tambour, 5'05
Sixième mouvement : gros tambour, batterie, cymbale 5'15
Septième mouvement (thème du Grand Blond): synthétiseur (son flûte), Northumbrian bagpipe, gros tambour, batterie 5'43
Huitième mouvement : guitare électrique et Northumbrian bagpipe synchrone, percussions 5'51
Neuvième mouvement : guitare électrique aiguë, percsussions, gros tambour 6'00
Dixième mouvement : une note de guitare prolongée au vibrato, soutenue par les percussions 6'10
Onzième mouvement : duel guitare électrique, Northumbrian bagpipe, percussions 6'35
Douxième mouvement : synthétiseur (son fiffre) 6'37
Treizième mouvement (finale) : reprise mouvement 8-9 et 10 en plus court.

Euh, où suis-je ? Vous avez une seconde, je vais m'asperger d'eau froide car je chancèle là, je reviens...(bruit de coup de boules contre le mur, jet d'eau froide au karcher, bruits de saut à pieds joints contre le plafond avec retournement vrillé et double salto arrière avec cris de chimpanzé et roucoulement de pigeon...)

Hum...hum, j'arrange ma frange et je suis à vous et d'aplomb, je crois, pour vous parler de QE2. Eh bien, dites-moi quel baffe ce morceau. C'est un pur condensé d'Amarok dans la forme ! Notez le nombre de mouvements, treize en tout et donc douze transitions pour seulement 7'38. C'est le morceau de l'album le plus riche en terme de mélodies, treize en tout, le final n'étant qu'une redite du mouvement 8-9-10. Ce morceau à lui seul aurait suffit, si les mélodies étaient plus longues, à justifier la production d'un nouvel album tant les thèmes sont nombreux.
Sonnez trompettes ! Frappez tambours! QE2 est une fête musicale !

Commençons par l'introduction. Le premier mouvement est construit sur le mode du Boléro de Ravel. Le Boléro comprend tout du long une base rythmique à la caisse claire qui avance en crescendo. Les instruments arrivent un par un, chacun avec une tonalité supérieure à l’autre puis se rejoignent pour jouer ensemble. On aboutit à un " climax " où tous se retrouvent dans l'orchestre. Bien évidemment, ce modèle a une résonnance familière chez le tubularien qui remonte à Tubular Bells. La voix de Vivian Stanshall pourrait de nouveau égrener un à un les instruments dans QE2 :"keyboards...mandoline...electrics guitars...trumpets...timpani..." Et vous sentez l'adrénaline vous monter à la tête à chaque instrument dévoilé, dans le sillons ascendant du Queen Elisabeth II, goûtant au plaisir du suspens musical...

Et soudain boum, boum les doubles tambours (timpani) brouillent l'intrigue musicale après 2'42 d'envolée sonore, changement de rythme, la croisière s'amuse. Imaginez Mike Frye brandissant ses marteaux, avec des gestes de grande amplitude sur les peaux tendues des tambours. Imaginez David Hentschel au clavier comme s'il faisait glisser toutes les touches sur le lit d'une rivière fugace. Une figure mélodique simple, rythmique simple également  et marquée par les notes répétées de la Fender-telecaster de Mike Oldfield.

Le troisième mouvement est un moderato rendu par le jeu des trompettistes Raul d'Olivera et Gui Barker que suit notes à notes Mike Oldfield, mais rapidement les montés en aigu des claviers cassent le moderato pour accoucher d'un quatrième mouvement plus rapide. Mike fait des descentes de manche à la guitare alors qu'un son de sirène au second plan déchire l'ambiance sonore. Son de sirènes certainement pré-réglé à l'avance, c'est une particularité essentielle du synthétiseur Korg-Sigma. Ce dernier est similaire au Roland SH1000 qu'il avait utilisé sur Incantations. La plupart du temps, Mike l'employait pour générer des bruits qu'il avait fabriqué auparavant pour ponctuer ses mélodies.

Les mouvements suivants se succèdent comme précédemment, jouant sur des moderato ou des rythmes plus rapide. Les morceaux deviennent plus cours pour signifier la rapidité des mouvements et c'est ainsi jusqu'à la fin.

L'intrigue, si je puis dire, se dénoue au neuvième mouvement, au son du Northumbrian bagpipe. Petite remarque, la mélodie n'est pas s'en rappeler celle de la BO du Grand Blond de Vladimir Cosma (1972). En effet, l'intro de la mélodie est exactement la même et sert de leitmotiv à la Northumbrian bagpipe.

Pourquoi la mélodie jouée par Mike Oldfield au Northumbrian bagpipe est-elle si simple ?
Par Fabrice Chotin

En ce qui concerne la simplicité du thème au Northumbrian bagpipe dans QE2, j'ai ma théorie : c'est que le Northumbrian bagpipe est assez difficile à jouer, car on ne lève qu'un seul doigt à la fois (ou on ne presse qu'une clef, selon la note), et Mike Oldfield malgré sa grande dextérité à la guitare n'a pas le niveau suffisant pour jouer quelque chose de plus complexe. J'espère que la prochaine fois qu'il voudra utiliser du Northumbrian bagpipe, il pensera à engager Kathryn Tickell, qui est une des meilleures joueuse de cet instrument.

La Northumbrian bagpipe est un peu le héros de QE2 et instruments fétiches des oficionados tubulariens. Le Northumbrian bagpipe est originaire de la région de Northumberland, au Nord-Est de l’Angleterre. Ces Northumbrian bagpipes, plus petites et plus silencieuses que les Northumbrian bagpipes écossaises, sont en général utilisées à l’intérieur des maisons. Le Northumbrian bagpipe possède un système de clefs sur le chanter, et comme le uilleann pipe irlandais, utilisent un soufflet qui permet de remplir le réservoir. Mike utilisa ce modèle pour la première fois dans Ommadawn mais à la différence de QE2 ce n'est pas lui qui jouait mais Herbie.

QE2 pour résumer est un morceau à la texture hétérogène : percussions corde et cuivre au menu. Une Northumbrian bagpipe côtoie un sax ténor, ce qui malgré un couplage hétéroclite n'enlaidit pas la structure de la mélodie. Mike ici fait la part belle aux cuivres, orchestrés par David Hentshel. C'est un ballet où les rythmes vont et viennent par petits couplets musicaux, segmentant par conséquence le morceau en de multiples mélodies; plus de dix. Ce qui fait de QE2 un morceau très riche en terme de contenu et de technicité instrumentale. Enfin, pour terminer son titre fut retenu aussi pour celui de l'album, ce qui ne gâte pas l'affaire.

A suivre...
La suite de l'étude QE2 dans la prochaine Newsletter...
Hé oui, hélas, la longueur du dossier m'oblige à rallonger de nouveau la newsletter que vous retrouverez la semaine prochaine.

Dans la prochaine newsletter nous parlerons de l'énigmatique idiome de Celt et de Molly. Nous nous pencherons aussi sur les lives (merci Vinz) de l'album QE2 ET terminerons (promis juré) sur la critique de l'album.

Bien évidemment, cette étude est très modeste, vos contributions seront toujours les bienvenues...

© Flying Start 2003